D’ici 2030, Aéroport Marseille Provence investit et prévoit d’investir 350 millions d’euros dans sa transformation. En nous auto-finançant, il est nécessaire d’augmenter nos ressources. Dans une logique de performance durable, chacune de ces ressources est aussi un levier de développement pour le territoire et pour notre avenir. Tour d’horizon des revenus extra-aéronautiques, qui contribuent à façonner l’aéroport de demain.
La transformation que nous menons n'est pas qu'une simple question de performance financière. C'est le reflet de notre capacité à voir loin et à agir concrètement. En capitalisant sur nos revenus, principalement extra-aéronautiques, nous nous donnons les moyens d'assurer l’avenir de notre entreprise, d’autant plus que nous les pensons comme des leviers de durabilité.
Quelques exemples :
Nous transformer, en étant une vitrine du territoire : En repensant le parcours client pour libérer du temps « utile », en plaçant également l'humain au centre de nos préoccupations. Nous ouvrons nos portes aux partenaires locaux, avec l'objectif qu'ils représentent 20 % de notre chiffre d'affaires d'ici 2030. C'est une manière de faire rayonner le dynamisme de notre région et de créer de la valeur partagée, tout en maximisant nos revenus par la diversité de l’offre.
Nous transformer, en créant de la valeur foncière : L'aménagement de nos espaces fonciers inexploités, à l'image du projet "Aequatio", est mené à la lumière des enjeux environnementaux et économiques ; tout comme le sont nos autres (si ce n’est tous) projets d’aménagement.
Nous transformer, en investissant pour l’avenir : En installant des panneaux photovoltaïques sur les parkings P3 et P4, nous espérons réduire notre consommation d'énergie de 20 % d'ici 2026. Première source de revenus extra-aéronautiques, les parkings font ainsi figure d’exemple de notre volonté d’allier développement des revenus et durabilité – tout en nous conformant à la loi APER.
Les parkings d’Aéroport Marseille Provence s’inscrivent aujourd’hui dans une logique bien plus large que le simple stationnement. À la croisée des enjeux environnementaux, économiques et d’expérience client, ils deviennent des leviers concrets de transformation du modèle aéroportuaire.
Alors que près de la moitié des émissions indirectes de l’aéroport sont liées aux trajets vers les terminaux, la décarbonation des accès est une priorité stratégique. L’Aéroport Marseille Provence repense ainsi ses offres pour réduire l’usage individuel de la voiture, tout en maintenant une réponse efficace aux besoins des voyageurs réguliers et occasionnels.
La limitation de la gratuité en dépose-minute (20 minutes) vise à fluidifier les accès tout en incitant à des mobilités plus durables. Aéroport Marseille Provence accompagne également l’évolution des mobilités en facilitant l’intermodalité. La ligne L91, opérée par la Métropole et récemment renforcée pour les marseillais, ou encore le projet de liaison par câble actuellement à l’étude, constituent de bonnes alternatives à l’usage de la voiture individuelle.
En parallèle, les parkings deviennent progressivement producteurs d’énergie renouvelable, avec le déploiement depuis 2024 d’ombrières photovoltaïques, identifiées comme un levier structurant dans la stratégie de décarbonation d’Aéroport Marseille Provence. L’électricité produite est autoconsommée sur site, afin de réduire l’appel aux réseaux d’énergie. Cet investissement vise à renforcer l’autonomie énergétique de la plateforme et à être moins dépendant des fluctuations du prix de l’énergie.
Au-delà de leur rôle fonctionnel, les parkings représentent aussi un pilier de la stratégie de diversification des revenus. Ils contribuent significativement aux recettes extra-aéronautiques, qui représentent 49 % du chiffre d’affaires global de la plateforme sur le 1er semestre 2025. Ce segment intègre les activités commerciales, immobilières… mais aussi le stationnement, identifié comme un relais de croissance majeur.
Ce positionnement s’inscrit dans une vision globale : « Faire du stationnement un espace de services à valeur ajoutée, au service de la plateforme comme de son territoire », explique Véronique Lemée-Alexandre, Cheffe du département développement des activités extra-aéronautiques. « C’est un levier clé pour réduire l’impact environnemental et faire évoluer l’expérience des voyageurs, » résume-t-elle.
En année 2024, Aéroport Marseille Provence est entré dans une nouvelle ère : nous avons intégré la « cour des grands » aéroports européens de 10 à 25 millions de passagers annuels ; nos références changent, nos ambitions aussi. Au même moment, le Terminal 1 était livré, et avec lui la promesse d’une révolution dans notre approche de l’expérience client. C’est un défi à la fois excitant et extrêmement engageant pour accélérer notre transformation vers un modèle de croissance raisonnée, dont le développement de la connectivité, essentiel à la région, rime avec la minimisation de son impact.
En parallèle, un travail de fond était mené sur nos orientations stratégiques. Cette réflexion collective avait démarré bien avant mon arrivée ; j’ai adopté l’ambition 2030 de l’entreprise et l’ai fait mienne avec enthousiasme. Ces cinq grandes ambitions sur lesquelles nous voulons accélérer étant fixées, nous les traduisons maintenant en plans d’actions suivis et chiffrés année après année, jusqu’à 2030.
Pour bâtir ce plan à cinq ans, Aéroport Marseille Provence a réfléchi à la meilleure manière d’apporter de la valeur à notre territoire. Nous avons eu à cœur d’associer les performances à venir à une réduction considérable de nos impacts environnementaux et à une montée en puissance d’actions positives, à la fois sur le plan économique, social et sociétal, pour notre riveraineté directe et au-delà.
L’année 2024 est « l’année zéro » du plan stratégique « Amplitude 2030 » : c’était le point de départ, où l’ambition a pris forme.
À partir de cette année et jusqu’en 2030, nous déroulons notre plan d’action sur cinq axes : la connectivité & l’accessibilité, l’expérience client, l’engagement territorial, le capital humain et la performance durable.
Et parce que nous avons à cœur de maintenir le fil du dialogue avec nos parties prenantes tout au long de l’année, nous avons souhaité accompagner ce rapport d’une newsletter régulière venant approfondir les sujets qui nous semblent importants et mettre en lumière nos collaborateurs et partenaires.
Ma première priorité est l’humain : on ne définit pas, ni ne réalise une stratégie, sans embarquer un collectif. C’est donc le tout premier chantier que nous avons mené à mon arrivée : créer une dynamique managériale forte, en mobilisant 160 de nos managers et collaborateurs, qui sont les vecteurs des transformations du quotidien. Nous avons travaillé à leur montée en compétences, à travers un programme d’accompagnement qui vient enrichir la démarche "Connect", déjà engagée auprès du top management sur des sujets plus transverses et stratégiques.
Ma seconde priorité est de réaligner les projets existants avec nos nouvelles ambitions stratégiques. Un exemple très concret : le projet du Terminal 2. Conçu comme une réponse aux attentes des compagnies qui l’exploitent, nous avons requestionné son positionnement pour l’orienter aussi vers les usages des voyageurs de demain, en y intégrant pleinement les enjeux RSE, les attentes en matière d’expérience client et les besoins croissants de connectivité. Il ne s’agit plus simplement de construire, mais de construire juste, en accord avec nos grands principes de performance durable.
Il y a un an, le premier vol direct vers Shanghai décollait de l’aéroport Marseille Provence. Depuis, cette ligne continue d’incarner notre ambition stratégique de connectivité raisonnée, en reliant la Provence au monde tout en permettant de belles retombées économiques et sociales sur tout le territoire. Tour d’horizon à l’occasion de ce premier anniversaire.
Depuis son lancement, la liaison a trouvé son public et confirmé sa vocation. En transportant plus de 40 000 passagers avec un taux de remplissage moyen de 80 %, elle s’est rapidement imposée comme un trait d’union stratégique entre la Provence et la Chine. Une dynamique portée en grande partie par les visiteurs chinois, qui représentent la moitié des passagers et irriguent l’économie locale.
En 2024, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur a enregistré une forte hausse de la fréquentation touristique en provenance de Chine (+70 %), dans un contexte plus large de reprise progressive du tourisme chinois en France(1).
L’ouverture de notre ligne directe semble avoir un impact significatif, avec une progression remarquable de +97 % des nuitées hôtelières de touristes chinois dans les Bouches-du-Rhône sur le second semestre, dont un spectaculaire +202 % à Marseille. Aix-en-Provence et Avignon figurent aussi parmi les cinq destinations les plus visitées par les Chinois(2). Côté croisiéristes, même s'il est délicat de l’attribuer à la seule ligne Marseille – Shanghai, la fréquentation des passagers Chinois au départ ou à l'arrivée à Marseille suit une tendance croissante à +18 % sur douze mois glissants.
La ligne agit comme un catalyseur, en amplifiant des courants déjà à l’œuvre entre les deux villes, jumelées depuis 1987. Les échanges avec la Chine figurent parmi les axes les plus actifs du Sud français. L'ouverture de cette liaison s’inscrit pleinement dans cette trajectoire : elle simplifie les exportations et échanges économiques, et attire une clientèle internationale à fort pouvoir d’achat. Elle positionne ainsi cette connectivité aérienne comme un levier de compétitivité territoriale(3).
Au-delà des chiffres, les comportements évoluent : séjours plus longs, petits groupes, expériences ancrées dans le territoire. On ne vient plus seulement photographier la Provence, on vient la vivre, la goûter, la ressentir. Attirée par les voyages hors-saison, la clientèle chinoise, adepte de culture et de gastronomie, est à la recherche d’expériences authentiques et qualitatives, en phase avec la stratégie commune de tous les acteurs du territoire.
Des signaux au diapason pour cette ligne donc, qu'il convient de sans cesse enrichir et entretenir pour faire perdurer les répercutions positives économiques et touristiques. Les actions de promotion ne manquent pas tant par le Comité Régional de Tourisme que par l'Office de Tourisme pour faire venir des professionnels du tourisme et drainer plus de fréquentation qualitative dans la région.
Opérée avec des avions de dernière génération – moins bruyants, moins polluants – cette liaison s’inscrit également dans une ambition plus large : celle d’un trafic aérien raisonné, tel que décrit dans notre plan stratégique à cinq ans. Parmi les objectifs qu’il sert : celui d’étendre notre réseau long-courrier tout en maximisant nos impacts positifs. L’ambition ? Prouver qu’un aéroport peut croître avec cohérence, se développer sans diluer sa responsabilité. Un développement pensé avec les acteurs du territoire, en phase avec les réalités économiques et climatiques d’aujourd’hui.
(2) Source : Comité Régional de Tourisme Provence-Alpes-Côte d'Azur d’après l’Enquête de fréquentation hôtelière INSEE et Atout France